Directeur pour le Québec et l’Atlantique de la Fondation David Suzuki pendant 12 ans, Karel Mayrand est aujourd’hui président directeur de la Fondation du Grand Montréal. Il est co-auteur de « Demain, Le Québec » (Éditions La Presse, 2018), auteur du livre « Une voix pour la Terre » (Boréal, 2012), et co-auteur de « Ne renonçons à rien » (Lux, 2017) avec le collectif Faut qu’on se parle, en plus d’avoir été initiateur et co-auteur du « Manifeste pour un Élan Global » (2015) signé par 42 000 personnes.

 

Si le militantisme environnemental a été pour lui une boussole dans sa carrière professionnelle, Karel Mayrand croit aujourd’hui qu’il faut laisser la place à une jeunesse plus radicale, plus impatiente de voir les choses bouger. Retour sur un échange intergénérationnel pour la transition écologique, lors de la présentation de son nouveau livre « Lettre à un·e jeune écologiste ». NB : Les propos rapportés ont été légèrement modifiés pour faciliter la lecture.

En mars 2019, dans la foulée des Fridays for Futures, la manifestation de plus de 130 000 personnes dans les rues de Montréal a certainement été un tournant. C’est la première fois qu’on avait en face de nous (…) une première génération qui porterait cette cause-là.

C’est ainsi que s’est ouverte la présentation du tout nouveau livre de Karel Mayrand, « Lettre à un·e jeune écologiste », ouvrage à paraître cet automne chez KATA éditeur. Une réflexion qui a trouvé écho chez les membres du comité Jeunesse22 (J22) présent·es, qui se souviennent très bien de l’énergie bouillonnante dans les rues de Montréal à cette période.

Qu’est-ce qui fait que les choses changent?

Une question qui a beaucoup intéressé Karel, et pour laquelle il a décidé d’offrir son « coffre à outils » de militant aguerri. Il souhaite, avec ce livre, passer le flambeau aux jeunes.

Malheureusement les jeunes ne sont pas souvent écouté·es et encore moins pris au sérieux. Qu’est-ce qui a fait le déclic chez toi, et comment convaincre les autres de nous écouter?

demande Jamie Latvaitis, membre du comité J22.

Karel répond que ses études en sciences politiques lui ont permis de comprendre les forces sociales qui entrent en jeu pour générer un changement. Il explique ensuite que pour que les choses changent, il est nécessaire d’avoir un groupe démographique significatif qui pousse ce changement.

Greta Thunberg n’a rien fait seule. Elle est arrivée au bon moment, avec un message clair. Il y avait des personnes prêtes à l’écouter, et qui avaient des conversations entre elles au même moment. 

La jeunesse a aussi plus de facilité à être intransigeante, souligne Karel. Elle a beaucoup moins à perdre qu’un chef d’entreprise habitué à son confort et hypothéqué à l’os.

On a besoin de personnes intransigeantes. On n’acceptera plus de demi-victoires. Il faut être radical dans nos revendications, dans le sens d’aller à la racine de.

Selon Karel, nous avons besoin d’un changement systémique, bien que les gestes individuels ne soient pas à effacer du revers de la main.

Des changements systémiques peuvent faire peur. Comment créer un narratif qui est rassembleur?

a demandé Émile Boisseau-Bouvier, aussi membre du comité J22.

L’être humain est le seul animal sur Terre capable de prédire l’avenir, m’a un jour dit David Suzuki. La bonne nouvelle c’est qu’on crée le monde dans lequel on va vivre dans 50, 100 ans. On doit donc montrer « la beach ». Les récits permettent d’imaginer un monde meilleur.

« Vous n’êtes pas seul·es! »

C’était le cri du coeur lancé par Yannick Gélinas, nouvellement membre du Lab22. Elle souligne qu’elle aussi était atteinte d’écoanxiété, mais le fait de voir tant d’initiatives pour la transition écologique portées par les jeunes lui donne énormément d’espoir.

Toutes les générations sont derrière vous. Nous étions impatient·es de voir encore plus de jeunes se joindre à ce mouvement.

 

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